BOIS DE LUNE

Au départ il y a les deux Dominique, Dominique Louis et Dominique Maire. Leur passion pour la musique et la danse traditionnelle leur a fait rencontrer, justement au Feufliâzhe, il y a quelques années, Jane Parry et Alex Alexander qui partagent les mêmes goûts. Comme ces derniers viennent d’Angleterre, ils s’échangent les airs et jouent ensemble des pièces savoyardes, piémontaises, anglaises, galloises, irlandaises et écossaises.

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Ils sont comme les musiciens routiniers, ils apprennent le plus souvent les airs "à vue d'oreille" et jouent pour les voisins et amis, pour des fêtes de villages et pour les danseurs lors de bals. Car leur musique est dansante, alternant airs mélodieux et airs remplis de rythmes puissants invitant à se dérouiller les jambes: valses, mazurkas, scottishs, polkas, bourrées, monfarines, courentes, danses en cercle. Largement composé d’airs de l’Arc Alpin, leur répertoire peut aussi basculer du côté celtique….

L'instigateur du groupe, est Dominique Louis, qui a déjà fondé en 2005 l'association Trad'Aulps danses au Biot (entre Thonon et Morzine, Haute-Savoie).

En 1980 durant un atelier d'initiation aux danses traditionnelles il découvre l'accordéon diatonique. Il est tout de suite fasciné par cet instrument à la sonorité chaleureuse et par les airs mélancoliques qui sortent de son soufflet. Autodidacte d'abord puis stagiaire des fameux accordéonistes Marc Perrone et Emmanuel Pariselle, il jouera quelques années avant d'arrêter en 1987. Il va reprendre l'instrument et suivre des cours de solfège à la fin des années 90, et faire d'autres stages avec Pariselle et le chanteur-accordéoniste François Heim.

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La rencontre avec Dominique Maire sera décisive. Celui-ci vient justement de ressortir sa vielle de sa housse. Car depuis quelques temps il ne la sortait plus que sporadiquement. Il est tombé amoureux de la manivelle quand il était enfant en écoutant un des premiers concerts de La Kinkerne. Il côtoyait déjà Jean-Marc Jacquier et son trombone en étant tambour dans la fanfare de Ville-La-Grand. Ce n'est qu'à 22 ans qu'il a pris des cours de vielle auprès de lui. Puis il est allé se perfectionner avec Evelyne Girardon et Pierre Imbert, un des fondateurs du mythique groupe de folk lyonnais, Le Grand Rouge. Il joue de la vielle dans le groupe des Traine Soques aux Gets et il apprend la cornemuse avec Bernard Amyot depuis 2011.

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Que le Feufliâzhe soit un lieu de rencontre pour les amoureux de la musique et pour les musiciens, c’est ce qui peut arriver de mieux. Au dernier Feufliâzhe, Dominique Louis a fait la connaissance de Jane et Alex, qui venaient d’emménager en Savoie à St Paul-en-Chablais. C’est ainsi que nos deux Anglais ont découvert la musique et les danses autour du Mont-Blanc. Pour le reste, nous allons laisser parler Jane Parry car c’est passionnant.

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« Lycéenne, j'écoutais déjà la musique folk dans les 'folk clubs', et au cours de mes toutes premières semaines à la faculté à Bristol (où je devais plus tard rencontrer Alex), j'ai découvert la danse trad. Là, j'ai appris ce qu'on appelle en anglais social dances, et plus spécialement la Morris Dancing*, une forme de danse très vieille et très spéciale, à l'origine exclusivement pour les hommes mais maintenant plus ouverte à tous et toutes, et j'ai continué à pratiquer cette forme de danse pendant 30 ans. Plus tard j'ai commencé à animer les bals, barn dances ou ceilidhs, en expliquant les danses. Le meneur est une coutume en Angleterre, puisque nous avons un très grand répertoire de danses souvent assez compliquées, et les danseurs ne peuvent pas tout connaître. J'ai joué du bodhran (tambourin irlandais) et de la flûte irlandaise, mais ce n'est qu'à l'âge de 33 ans que j'ai commencé le violon. Pour commencer, j'ai pris des leçons de violon classique, mais c'était toujours avec l'intention de jouer de la musique trad. J'ai participé à de nombreux stages, surtout en Ecosse et en Allemagne. Quand nous nous sommes décidés à déménager en France (pour vivre à la montagne, parce que la montagne est aussi notre passion!) nous n’étions pas certains de trouver des musiciens avec qui jouer, mais depuis quatre ans nous avons découvert toute la richesse de la musique de cette belle région.

Vidéo :

Bois de Lune à trois jouant un sbrando à la Grange Rouge (en Bresse)

Pour Alex Alexander, comme la plupart des garçons de son âge, il a appris la guitare. Il adorait le ragtime. Pendant qu’il était étudiant, il a été l'un des organisateurs du Folk & Blues Club de l'Université de Bristol, mais c'est avec moi qu'il s'est initié à la danse trad. L'université terminée, la Morris Dance a commencé à devenir une grande partie de notre vie. Un jour, il a emprunté à un copain un accordéon diatonique pour le weekend, et cela a été le coup de foudre! Il a voulu en acheter un, et très vite il est devenu l'un des principaux musiciens de notre groupe de danse. Parallèlement, avec des amis d’un autre club de danse nous avons formé un groupe de musique, The New Village Band, qui a joué dans des bals et dans les 'folk clubs' pendant 15 ans. Il a aussi appris à jouer du concertina (petit accordéon héxagonal). L'autre passion de sa vie musicale est pour la musique de la renaissance, et surtout le baroque, qu'il joue sur toute la gamme des flûtes à bec et sur le cornet à bouquin**. Il a été président de la section de Cambridge de la Society of Recorder Players pendant plusieurs années. Et ces deux dernières années il s’est mis à jouer de la flûte à bec dans la musique trad aussi, justement avec Bois de Lune. »

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Dominique Louis : accordéons diatoniques

Jane Parry : violon

Alex Alexander : flûtes à bec, accordéon, concertina

Dominique Maire : vielle à roue, cornemuse

*La Morris dance est une danse traditionnelle anglaise qui faisait partie autrefois des processions et autres fêtes célébrant surtout le mois de mai. Destinée à l'origine à célébrer l'arrivée du printemps et à assurer la fertilité de la terre, elle est attribuée aux Berbères. Elle tirerait son nom d'une corruption du mot anglais moorish (équivalent de l'adjectif français mauresque relatif aux Maures), transformé par la suite en morris. D’autant que certains danseurs se grimaient la figure de noir et avaient des clochettes aux pieds comme en Afrique. Mais il n’y a aucune preuve de cette filiation. La toute première référence à cette danse date de 1448. Les danseurs jouent avec des bâtons pour chasser les mauvais esprits, et des mouchoirs pour attirer du ciel les bons esprits. Les musiques, jouées à l'origine sur une flûte accompagnée d'un tambour, sont de nos jours exécutées sur un violon ou un instrument à anche libre (accordéon, mélodéon), le plus souvent sur des mesures à 6/8 ou à 4/4. Voir à ce propos : http://www.rattlejagmorris.org.uk/history-of-morris-dancing

Vidéo :

Jane, danseuse dans une Morris Dance en bas à gauche et Alex, musicien, en haut à droite, en 2008.

**Instrument à embouchure (bouquin à bocca à bouche), utilisé à la Renaissance, fabriqué en ivoire ou en bois recouvert de cuir, de forme légèrement incurvée, avec tuyau à section externe octogonale, conique à l'intérieur, comportant sept ou huit trous pour les doigts et, dans les plus grandes tailles, une clé. Il est intégré à la famille des cuivres. Le son idéal du cornet, était proche de celui de la voix humaine qu'il redoublait fréquemment ou qu'il remplaçait dans la polyphonie, surtout dans la partie du soprano. Il est l'une des composantes essentielles des ensembles à vent utilisés à la Renaissance dans la musique de cérémonie. Bach l'utilise dans plusieurs de ses cantates, en raison de la douceur de sa sonorité, Monteverdi dans les Vêpres à la Vierge.

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E-mail:tradaulpsdanses@aliceadsl.fr