DISCANTO

Italie, montagnes des Abruzzes

Dimanche à 18h00 dans l’église

Ils seront 4 à chanter et à jouer avec précision, cœur, puissance et délicatesse à la fois. C’est pourquoi ils joueront et chanteront en acoustique dans le choeur de l’église St-François-de-Sales d’Habère-Poche. Collecteurs et innovateurs, ils donneront un concert qui sera un bijou de musique éthnique des Abruzzes et de la Méditerranée entre tradition et nouvelles sonorités.

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Le nom italien discanto, se traduirait en français par ‘’déchant’’, qui est le ‘’discantus’’ médiéval. C’était un style musical vocal et sacré et aussi un procédé d'écriture polyphonique. C’était le contrechant, la voix aigüe, qui couvrait la voix grave, la voix principale ou le ‘’cantus firmus’’. La partie aigüe deviendra le soprano, et la voix grave le ténor*.

Les Abruzzes est cette partie au centre de la péninsule que traverse la longue chaine des Apennins qui parcours la botte depuis le pied des Alpes jusqu’au Sud de l’Italie. Depuis le séisme de 2009, sa capitale, L’Aquila est un peu plus connue des étrangers. Plusieurs dialectes s’y parlent, et donc de nombreux chants y sont attachés. Avec 5 parcs nationaux (rien que ça !) c’est une région sauvage et préservée. C’est de là qu’est venu le groupe de cornemuses Zampognorchestra qui a produit un concert mémorable au Feufliâzhe il y a 4 ans. En son temps Hector Berlioz avait été très impressionné par les bergers et leurs zampogne et pifferi**. Discanto a notamment participé à un spectacle sur la transhumance, ‘’Venite Pastores’’ dans le site archéologique de Peltuinum avec le chœur polyphonique de Sulmona et l’acteur Domenico Turchi.

Discanto a constitué, à partir des années 70, un très vaste répertoire autour de chants de la tradition orale, collectés au sein de la population des Abruzzes et au-delà. Il s’est enrichi par de nombreux témoignages et par la contribution de spécialistes et d’experts. Cette masse culturelle, traditionnelle et ethnographique a été réorchestrée en mêlant nouvelles et anciennes thématiques spécifiques à la région des Abruzzes. La voix antique et les racines profondes de la tradition populaire des Abruzzes sont les fondements sur lesquels Discanto construit et recherche de nouvelles sonorités tentant ainsi de garder vivant un patrimoine culturel qui sans cela aurait été perdu.

Discanto propose des chants de travail, sérénades, berceuses, comptines, chansons engagées et oeuvres d’auteurs, en cherchant, par cette diversité, à offrir aux auditeurs le choix le plus complet possible des différentes expressions de la culture populaire des Abruzzes.

Discanto a déjà donné des centaines de concerts en Italie, en France (Roubaix, Amiens, Valenciennes), en Allemagne (Berlin, Francfort), aux Pays-Bas (La Haye) et aux Etats-Unis et il est devenu depuis de nombreuses années un véritable ambassadeur de la culture des Abruzzes.

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Musiciens:

Michele Avolio :voix, guitare, bouzouki, percussions

Sara Ciancone: violoncelle, percussions et chœurs

Manuel D’Armi: cornemuse (zampogna), accordéon, bandonéon (organetto diatonico), percussions

Elena D’Ascenzo: voix, percussions

CD:

Dindirindella (2001)

Serenata fuori stagione (2005)

A collection (2006)

Ride la luna (2007)

Allùmeme la vi’ (2013)

Vidéos:

Philadelphia folk festival:

https://www.youtube.com/watch?v=i5ThB7g3YF4

Dans le Parc national de la Majella des Abruzzes – 2014 :

https://www.youtube.com/watch?v=IISzLM5e7Xo

https://www.youtube.com/watch?v=GoLf3HDnG10

Mare maje : lamentations funèbres d’une veuve - 2013 :

https://www.youtube.com/watch?v=pN75W7VJM3E

L’acquabella – 2009:

https://www.youtube.com/watch?v=BvWNANM4rCQ

Contact:

www.discanto.org

e-mail: discantoabruzzo@gmail.com

*Selon Wikipédia : Le mot discantus sera conservé jusqu'à la Renaissance, pour désigner la partie supérieure, le futur soprano, d'une composition polyphonique.

Le placement du discantus à la partie supérieure de l'édifice fait accéder celui-ci au statut de mélodie principale, tandis que la mélodie grégorienne passe à la basse, donc au second plan : ce mouvement de bascule en faveur de l'invention est la première caractéristique du déchant.

** Extrait des mémoires d’Hector Berlioz lors de son voyage en Italie : « J'ai remarqué seulement à Rome une musique instrumentale populaire que je penche fort à regarder comme un reste de l'antiquité : je veux parler des pifferari. On appelle ainsi des musiciens ambulants, qui, aux approches de Noël, descendent des montagnes par groupes de quatre ou cinq, et viennent, armés de musettes et de pifferi (espèce de hautbois), donner de pieux concerts devant les images de la madone. Ils sont, pour l'ordinaire, couverts d'amples manteaux de drap brun, portent le chapeau pointu dont se coiffent les brigands, et tout leur extérieur est empreint d'une certaine sauvagerie mystique pleine d'originalité. J'ai passé des heures entières à les contempler dans les rues de Rome, la tête légèrement penchée sur l'épaule, les yeux brillants de la foi la plus vive, fixant un regard de pieux amour sur la sainte madone, presque aussi immobiles que l'image qu'ils adoraient. La musette, secondée d'un grand piffero soufflant la basse, fait entendre une harmonie de deux ou trois notes, sur laquelle un piffero de moyenne longueur exécute la mélodie ; puis, au-dessus de tout cela deux petits pifferi très-courts, joués par des enfants de douze à quinze ans, tremblotent trilles et cadences, et inondent la rustique chanson d'une pluie de bizarres ornements. Après de gais et réjouissants refrains, fort longtemps répétés, une prière lente, grave, d'une onction toute patriarcale, vient dignement terminer la naïve symphonie. Cet air a été gravé dans plusieurs recueils napolitains, je m'abstiens en conséquence de le reproduire ici. De près, le son est si fort qu'on peut à peine le supporter ; mais à un certain éloignement, ce singulier orchestre produit un effet auquel peu de personnes restent insensibles. J'ai entendu ensuite les pifferari chez eux, et si je les avais trouvés si remarquables à Rome, combien l'émotion que j'en reçus fut plus vive dans les montagnes sauvages des Abruzzes, où mon humeur vagabonde m'avait conduit ! Des roches volcaniques, de noires forêts de sapins formaient la décoration naturelle et le complément de cette musique primitive. Quand à cela venait encore se joindre l'aspect d'un de ces monuments mystérieux d'un autre âge connus sous le nom de murs cyclopéens, et quelques bergers revêtus d'une peau de mouton brute, avec la toison entière en dehors (costume des pâtres de la Sabine), je pouvais me croire contemporain des anciens peuples au milieu desquels vint s'installer jadis Évandre l'Arcadien, l'hôte généreux d'Énée. »

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